Le week-end de toutes les angoisses, les élections grecques sont dans toutes les têtes. Jour important sans doute, mais je continue de ne pas croire une seule seconde au départ de la Grèce de l'Euro zone. Je suis même de plus en plus confiant, union bancaire, union budgétaire, fiscale, sociale, politique, ça y est les bonnes cartes sont enfin sur la table ou en tout cas dans les têtes.
C'est à ce moment qu'un intéressant document me fait connaître le Sachverständigenrat zur Begutachtung der gesamtwirtschaftlichen Entwicklung, et plus particulièrement son rapport publié en décembre dernier, et qui parait-il fait autorité en Allemagne. Passionnant. Que disent les économistes qui font autorité en Allemagne?
Et bien, entre autres, que la sortie de la Grèce de la zone Euro ne servirait pas du tout les intérêts allemands et serait bien évidemment très dommageable pour la Grèce elle-même.
Beaucoup plus intéressant on dit que si la crise s'aggravait au point de requérir une augmentation inconsidérée des sommes gérées par le FESF ou EMS il faudrait alors créer, en dernier ressort, un European Redemption Pact. Et alors ouvrez bien vos oreilles, nos doctes économistes allemands suggèrent que la partie des dettes des États membres de l'Eurozone leur faisant dépasser le fameux ratio de 60% dette/PNP soit alors transférée à un Redemption Fund pour lequel l'ensemble des États membres de l'Eurozone se porterait garant de façon solidaire.
Évidemment cela me permet de faire le beau puisque c'est ce que je proposais dans mon post enflammé de novembre 2010 (Crise européenne, analyse d'un Indigné européen), mais plus important cela permettrait de mutualiser le stock de sur-dette, en ayant un cap (le surplus historique de dette, soit 2,3trillion d'Euros) et donc un horizon limité, ce stock de dette remboursé le fond ne serait plus utilisé. Et bien entendu les États seraient tenus de rembourser leur dette selon un nouveau calendrier agréé, de 20 à 25 ans, en bénéficiant de taux plus bas que les taux infernaux auxquels leurs états seraient soumis s’ils étaient seuls. Alleluïa!
Mes enfants, la crise n'est pas finie, je vous promets bien des émotions grecques, espagnoles, italiennes, voire françaises dans les jours qui viennent. Mais je garde un sourire dans la tête, Eureka, toutes les solutions sont intelligemment articulées, les batailles ne portent maintenant que sur des nuances, chacun a son rôle à jouer, tout reste à décider et à mettre en place, mais le plus dur est enfin fait, les esprits ont accepté d’envisager les solutions.
Pour moi l'Europe sera sauvée d'ici 3 mois. Après, alors que tout le monde sera au champagne, vous m'entendrez bien sûr gémir à nouveau. Je vous pleurerez dans les oreilles, OK super, très belles décisions, mais qui va contrôler tout cela? Va-t-on recommencer le fiasco verbeux de Maastricht et de la stratégie de Lisbonne? Va-t-on une nouvelle fois faire semblant?
Donc Madame Merkel, ne dites pas amen trop tôt, posez vos conditions institutionnelles, et de grâce contrôlez-moi tous ces joyeux lurons quand ils seront à jongler avec les bulles de champagne.
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