Silence de plusieurs semaines. Beaucoup de travail certes, mais pas seulement. Comme une certaine lassitude, étonnement mélée d'une certaine confiance...
Et puis lassitude, car les timides prises de position du Modem et encore plus rarement du PS ne sont pas a la hauteur du fiasco organisé par les Eurosceptiques et dont il faut souligner l'entière responsabilité, ne serait-ce qu'à des fins pédagogiques. Déception devant l'abstention socialiste sur le vote au Parlement, alors que le monde nous regarde. Un certain dégoût pour les prétendus Zorros magiciens qui taisent leurs très lourdes responsabilités et semblent même se rejouir de l'accumulation de leurs échecs, puisqu'ils constituent à leurs yeux autant de nouveaux obstacles que seul un Zorro national peut affronter avec un sourire Ultrabrite, pour le plus grand bien de la France bien entendu... Donc attente avec un très grand intérêt du discours de François Bayrou demain à Strasbourg. De l'audace! Du coffre! Du souffle! Il ne s'agit pas que de reconstruire la France, il faut aussi reconstruire l'Europe.
Et donc au-delà de la lassitude finalement une certaine confiance, car la mécanique du puzzle se met clairement en place. On peut raisonnablement espérer que ces deux accords honteux, ... et voués à l'échec comme leurs prédecesseurs, sont les deux premiers clous enfoncés dans le cercueil de l'Europe intergouvernementale, vision tellement prisée par le Président de la République actuel. Partout des voix s'élevent pour demander une meilleure gouvernance, plus efficace, plus démocratique, plus juste. Je pense que même s'il advenait que l'actuel Président de la République était réélu, il pourrait retarder sans doute encore ce processus, mais il ne pourrais plus l'empêcher. Parions même qu'il serait capable de suivre le virage à 180 degré effectué par Madame Merkel depuis Novembre en matière d'architecture politique européenne. S'il n'est pas réélu le processus sera accéléré pour le grand bien de l'Europe.
Mais ce qui me ramène à ma lassitude première, c'est de constater la parfaite incapacité de notre pays à sortir de cette démagogie abétissante, de cette rivalité séculaire entre le mythe bonapartiste du Chef et le mythe sans-culotte du bon peuple, timidement arbitré par notre troisième mythe, et auquel j'avoue soumettre vaillamment mes neurones, celui de la Raison. Pourquoi les Francais n'ont-ils pas la maturité politique d'affronter cette élection à l'aulne de la raison? Sans doute parce que les électeurs sont aussi des êtres de chair et de sang, et que la raison ne prévaut jamais si elle ne se pare pas, elle-aussi, des habits de l'émotion.
D'où le triomphe actuel des dèmagogies les plus simplistes de droite et de gauche.
Pourtant le camps de la Raison aurait de formidables et puissants habits à endosser, ceux de l'Indignation. Une terrible et juste indignation,outrée par de tels gaspillages, de tels reniements, de telles trahisons, de telles souffrances inutiles. Il nous faut retrouver le souffle d'un Mirabeau.
Au Nom du Tiers-État. Européen!
Comments