Une semaine avant le prochain sommet européen les esprits s'échauffent selon le scénario établi et répété depuis maintenant de trop nombreux mois. Tout le monde veut croire que cette fois-ci ce sera la bonne, nos Grands Princes Électeurs réunis en conclave vont sauver notre bonne vielle Europe puisque nous le voulons tant. Au moins la méthode Coué peut se targuer d'avoir réussi en Europe.
Et de fait nous progressons, nous avons perdu un clown ploutocrate en Italie que l'on a remplacé par un grand Européen, dont la dernière lettre de noblesse avait été de signer un rapport qui avait su souligner sans précaution combien nous étions encore loin d'avoir achevé un Marché Unique pourtant proclamé il y a bientôt 30 ans. A vrai dire, tout aussi naïf que les optimistes dont je me moquais gentiment au premier paragraphe, j'espérais un sursaut fédéral à 3, entre l'Allemagne, la France et l’Italie, et qui aurait dans un second temps entraîner l’ensemble de l’Eurozone. Mais bon, rien de ce côté-là non plus. Nos Grands Princes Électeurs ont du mal à accoucher de la solution non en raison du nombre de Souverains assis autour de la table, mais parce que même les 3 plus puissants d'entre eux restent divisés sur l'approche à suivre.
L'Allemagne rêve d'une fédération européenne à l'image de la République Fédérale d'Allemagne, mais étendue à l'ensemble de l'Union Européenne, ce qui est pure chimère. La France vient de rappeler à Toulon que la règle de la majorité en Europe est certes excellente pour les autres, mais certainement pas pour notre magnifique Nation qui défendra jusqu’au bout son altière souveraineté. Encore un instant monsieur le bourreau. Quand à l'Italie elle ne s'exprime pas beaucoup en public ces jours-ci.
Il reste donc encore pas mal de chemin à faire pour trouver la sortie du tunnel et je n'attends donc pas du tout la solution au prochain sommet européen. Mais nous progresserons sans doute encore de quelques petits pas, utiles, mais insuffisants.
Alors que faire? Comment arriver à la solution? C’est la question que m’ont posée certains après avoir lu l’analyse que j’ai mise sur le blog la semaine dernière. La clé est dans la compréhension de la nécessité d’une gouvernance fédérale. Toute tentative intergouvernementale restera vouée à l’échec. Il faut donc avant tout attendre que nos Princes le comprennent, seuls, ou giflés par une crise qui va encore un peu empirer. Si l'actuel Président de la République commet l'erreur majeure de ne pas changer d'avis sur ce point, et de se présenter aux élections sans avoir fait un bond en avant vers une approche vraiment fédérale, il est fort probable qu'il ne soit pas réélu. Son successeur nous fera alors rentrer dans la gouvernance qui sauvera l'Europe. Si l'actuel Président osait le Grand Saut, il pourrait alors même oser espérer devenir un jour le Président d’une Eurozone fédérale, forte et respectée.
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